Vaincre l'horreur

Pour commémorer le 12e anniversaire du génocide au Rwanda, le documentaire « Mères Courage » du cinéaste Léo Kalinda a été présenté, hier soir, à La Cité collégiale. Le film est un témoignage de femmes rwandaises sur leur brave cheminement pendant et après la guerre.

Le documentaire présente ces femmes qui se sont battues pour la liberté, après avoir été victimes d’horreurs. Certaines ont été violées, d’autres ont été témoins du meurtre de leur famille entière. Malgré le choc qu’elles ont subi, ces femmes ont repris le contrôle de leur vie.

On apprend du film qu’après le génocide de 1994 la situation des femmes du pays s’est énormément améliorée. Elles ont dû compenser pour leurs maris et pères assassinés en devenant chefs de famille à plein temps.

Passant d’une société patriarcale, le Rwanda est devenu égalitaire. Le cinéaste explique que, là-bas, les femmes ne sont plus limitées dans les emplois qu’elle occupent et sont d’ailleurs représentées à 48% au Parlement, ce qui est du jamais vu ailleurs.

Le réalisateur nous apprend qu’à la suite du génocide, en 2002, le pays a choisi d’instaurer des « juridictions de réconciliation Gacaca ». Ces cours communautaires permettent aux victimes du génocide de témoigner de ce qu’ils ont vécu, tout en dénonçant les agresseurs. Elles ont été privilégiées, au lieu des cours pénales, puisqu’on estime qu’il aurait prix plus de cent ans pour faire le procès de tous.

Ces cours Gacaca n’ont permis de sanctionner qu’une fraction des bourreaux depuis leur instauration. De plus, les « juridictions » ne plaisent pas à tout le monde. Comme le témoigne une des femmes interrogées, certaines de ces cours sont dirigées par d’anciens meurtriers du génocide. Plusieurs victimes continue d’espérer d’obtenir des excuses de la part de leurs agresseurs.

S’informer et agir

« Quand j’ai vu ce film, j’ai voulu le partager avec d’autres », explique Albert Kayumba, agent de promotion au collège et initiateur du projet. L’employé d’origine rwandaise en a aussi profité pour encourager les étudiants a passer à l’action: « Maintenant, vous serez peut-être plus sensibles à ce qui se passe là-bas et vous en parlerez à vos députés pour qu’ils agissent. »

La soirée, qui a attiré une douzaine d’étudiants, dont plusieurs d’origine rwandaise, a été suivie d’une discussion avec le public. La plupart d’entre eux ont souligné leur fierté de voir une telle détermination surmonter tant de difficultés.

« Je trouve incroyable le courage de ces femmes », a affirmé une étudiante originaire du pays. L’organisateur, M. Kayumba, a aussi rappelé comment les choses qui peuvent paraître difficiles ici sont souvent bien futiles comparées à ce que d’autres peuvent vivre.

La soirée s’inscrivait dans le cadre des activités de commémoration du 12e anniversaire du génocide rwandais, dont la journée officielle était le 7 avril.

Le génocide au Rwanda aurait fait jusqu’à un million de morts pendant les 100 jours qu’il a duré. Le massacre en est un des plus meurtriers de toute l’histoire.

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