Temps d’attente : les provinces veulent plus de soutient

La rencontre fédérale provinciale des ministres sur les soins de santé s’est terminée hier soir à Ottawa. Au terme de la rencontre, les premiers ministres des provinces ont exigé une contribution budgétaire supplémentaire de la part du fédéral pour réduire les temps d’attente dans quatre domaines.

Les provinces ont présenté une contre-proposition à Paul Martin, exigeant un supplément budgétaire pour assumer les coûts provinciaux de l’amélioration des temps d’attente. « Nous avons toujours pour but de réduire les temps d’attente (…) c’est pourquoi nous avons besoin que la part du gouvernement fédéral atteigne un pourcentage de 25 % et qu’elle s’y maintienne, » explique Dalton McGuinty, premier ministre de l’Ontario.

Le fédéral avait initialement offert 41 milliards $ en dix ans aux provinces pour accélérer le traitement de quatre maladies, la condition première du transfert budgétaire. Selon Ottawa, la rapidité des soins pour les patients atteints du cancer, de maladies du cœur, de troubles de la vision ou des articulations est prioritaire au pays.

« La confiance des Canadiens commence à souffrir des soucis causés par les temps d’attente. Les gens craignent de devoir attendre des mois avant de consulter un spécialiste ou de passer aux examens cruciaux, » a affirmé le premier ministre Paul Martin.

Les premiers ministres des provinces trouvent le montant insuffisant. « L’offre fédérale actuelle n’ajoute que deux milliards de dollars par année à la prestation des soins de santé, » souligne Dalton McGuinty. Les améliorations aux services coûteront près de 45 milliards $ en six ans aux provinces, alors qu’Ottawa ne s’apprête qu’à céder 12 milliards $ pendant la même période.

De plus, les provinces sont persuadées que le montant du transfert canadien en matière de santé (TCS) est surestimé, dû à un calcul optimiste et trop généreux du fédéral. Le montant réel remis aux provinces risque d’être situé en dessous des 41 milliards en 10 ans annoncés par Ottawa. « Les Canadiens s’attendent, à tout le moins, à ce que le gouvernement fédéral présente sa proposition avec franchise, » a dénoncé Jean Charest, le premier ministre du Québec.

« Selon les prévisions de la plate-forme (sic) libérale, le surplus se chiffrerait à plus de 55 milliards au cours des cinq prochaines années, tandis que la plupart des provinces s’attendent à ce que leur déficit chronique persiste, » souligne le communiqué de presse émis par les premiers ministres des provinces et territoires. Raison de plus pour que le fédéral se plie aux exigences des provinces.

Ottawa a déjà remis plusieurs sommes d’argent neuf aux provinces en matière de santé : 11,5 milliards en 1999, 21 milliards en 2000, 35 milliards en 2003 et 2 milliards en 2004. « Voilà près de 70 milliards $ en nouveaux fonds affectés à la santé depuis 1999. Si l’argent à lui seul pouvait améliorer notre système, le tour serait joué, réplique M. Martin. Mais les coûts ne pourront pas continuer plus rapidement que les revenus du gouvernement, » soutient-il.

Il reste à attendre la réponse du gouvernement sur la question. Paul Martin devrait annoncer sa position sur la proposition budgétaire d’ici la fin de la semaine.

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