HD-DVD contre Blu-ray : En quête de la domination du marché

Le format DVD qui s’est généralisé pendant la dernière décennie laissera bientôt sa place. Pour compliquer les choses davantage, les acheteurs auront à choisir entre deux formats sans savoir lequel deviendra la norme.

HD-DVD et Blu-ray sont les deux prétendants à la domination du marché multimédia. Ces deux technologies, semblables quant à leur qualité visuelle, diffèrent surtout par leur capacité d’emmagasinage de données.

Blu-ray domine sur ce plan, puisqu’un disque compte entre 25 et 50 gigaoctets (Go). Les disques HD-DVD ne contiennent qu’entre 15 et 30 Go, mais au besoin pourraient monter jusqu’à 45 Go.

« Du point de vue des consommateurs, HD-DVD risque de l’emporter puisqu’il contient le nom DVD, un nom connu qui donne confiance », explique Brian Joseph, journaliste indépendant expert en nouvelles technologies.

Plusieurs consommateurs s’inquiètent d’avoir à renouveler leur collection complète pour s’adapter au changement technologique.

Les deux compagnies soutiennent que les DVD seront compatibles avec leurs lecteurs. De plus, certains films sortis sur HD-DVD peuvent être visionnés sur un bon vieux lecteur DVD.

Pour certains acheteurs, la décision reviendra peut-être aux films qu’ils pourront visionner en adoptant un des deux supports.

Du côté de Blu-ray se rangent Sony, le principal investisseur dans cette technologie, les studios Walt Disney, Lionsgate, MGM-United Artists et Twentieth Century Fox. Le camp HD-DVD regroupe Universal, Newline Home Entertainment et HBO.

Par contre, d’autres studios – comme Warner Brothers et Paramount – préfèrent adopter les deux formats plutôt que de se compromettre.

Cette course ne va pas sans rappeler celle qui s’est jouée entre VHS et Beta, il y a une vingtaine d’années. « Les gens vont sans doute se souvenir de la mésaventure de Sony pendant les années 80, avec l’insuccès du Beta », souligne Brian Joseph.

Sony n’en est pas à ses premiers échecs dans la création de nouveaux supports techniques. En plus du raté du format Beta, Sony a subi un revers pendant les années 90 avec son MiniDisk et dernièrement avec le format UMD. Ces deux supports n’ont jamais atteint la popularité escomptée.

« Fait intéressant, dans les années 80, l’industrie pornographique a joué un grand rôle dans la domination du VHS en choisissant principalement ce support », fait remarquer M. Joseph. « La même chose pourrait se produire, puisque cette fois-ci elle favorise le format HD-DVD. »

Le prix est l’autre facteur décisif pour les consommateurs. Le lecteur Blu-ray de Samsung se vend en moyenne 1200 $. Le lecteur le moins cher est en fait le très populaire PlayStation 3 qui se vend entre 560 et 660 $.

Les lecteurs HD-DVD, bien qu’encore très peu présents sur le marché canadien, se vendent entre 500 et 800 $. Par contre, le lecteur externe HD-DVD du Xbox 360 ne coûte que 200 $.

Les moyens de production auront aussi un effet sur le prix des disques chez les détaillants.

« Pour que les fabricants produisent des disques Blu-ray, ils ont besoin de remplacer leur équipement en entier », explique M. Joseph.

« Avec le format HD-DVD, les fabricants n’ont qu’à remplacer leurs lasers et de faire quelques réglages. Il est donc beaucoup moins cher pour eux d’adopter ce format », ajoute-t-il.


Malgré tout, ne jeter pas encore votre lecteur DVD. « Il reste au moins cinq à six ans de durée de vie au support DVD », estime Brian Joseph.


-Nathalie Caron

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