L’industrie canadienne mise sur l’énergie alternative

Le secteur privé canadien investit deux fois plus dans la recherche et le développement de nouvelles formes d'énergies qu’il y a dix ans. Pour leur part, les investissements en technologies nucléaires et en transport d’énergie perdent de la vitesse.

Selon une étude publiée hier par Statistique Canada, les dépenses vouées à l’innovation énergétique se sont chiffrées à 204 millions $ en 2003. Ceci représente une augmentation de plus de moitié depuis 1993, alors que seulement 15% des ressources était attribué à ce domaine.

Statistique Canada précise que 31% des 204 millions $ investis par les entreprises privées est voué aux formes d’énergies alternatives. Les investissements accordés aux quatre autres branches de recherche et de développement ont généralement faiblis.

Ces domaines sont les combustibles fossiles, les technologies nucléaires, le transport et la transmission d'énergie et l'économie énergétique.

La technologie nucléaire est passée de 12 % à 8 % du total des dépenses entre 1993 et 2003. Le transport et la transmission de l’énergie ont aussi subi une baisse de 20 à 11 % des investissements.

De son côté, la recherche dans le secteur des combustibles fossiles s’est plutôt maintenue passant de 217 à 213 millions $ en dix ans.

« Quand on pense aux combustibles fossiles, on pense surtout aux automobiles et à leur consommation de carburant», explique Nathan Neumer, agent aux relations médiatiques de Dynamotive, lors d'une entrevue téléphonique. « Bien que ce soit considérable, les industries sont également de grandes consommatrices de carburant. »

Dynamotive est une entreprise publique de Vancouver qui travaille au développement de la BioOil, un combustible liquide fait à base de biomasse forestière et agricole. Elle se sert de copeaux de bois, comme de foin ou de pelures de maïs comme ingrédients primaires.

Dynamotive vient d'investir 20 millions $ pour permettre la conversion d'une ancienne scierie de l’Ontario en usine de transformation de biomasse.

La compagnie développe ce carburant de remplacement en partenariat avec Industrie Canada, le Conseil national de recherches Canada, la Commission européenne et une dizaine d'entreprises.

En tout, 649 millions $ ont été investis dans la recherche et le développement énergétique en 2003. Ce domaine compte pour 5 % de toute la recherche industrielle canadienne.

« Nous sommes heureux de savoir que l'industrie canadienne accorde plus d'importance à la recherche en énergies de remplacement », a souligné le porte-parole de Dynamotive.

La recherche en énergies alternatives comprend surtout l'élaboration de carburants de remplacement ainsi que de nouvelles méthodes d'emmagasinage de l'énergie. Statistique Canada rapporte que 40 % des 204 millions $ a été consacré à ces deux domaines.

L'éthanol et le biodiésel sont quant à eux les principaux carburants de remplacement qu’étudie l'industrie. Les entreprises se penchent aussi sur les piles à hydrogène pour les automobiles comme moyen d'emmagasinage de l’énergie. On y a consacré 81 millions $ en 2003.

« Plus il y a d'intérêt dans les énergies alternatives, plus cela est un avantage pour nous et pour la Terre. Le problème c'est qu'on ne parle de ça que lorsque les prix du pétrole sont élevés », se désole M. Neumer.


-Nathalie Caron

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