Les gangs de rue: fléau aux racines profondes
Les gangs de jeunes fourmillent aux États-Unis et au Canada. Leur violence menace l’intégrité de la société. Pourtant, bien que l’existence des gangs de rue ne surprenne plus, leur nombre et leur notoriété continuent de s’accroître depuis vingt ans. Les causes de cette situation seront explicitées dans ce texte. En plus d’entrevoir les effets liés, certaines solutions seront présentées en vue de résoudre cette impasse.
Bien que le phénomène des gangs ne soit pas nouveau, il semble avoir gagné en popularité et en importance au cours des deux dernières décennies. Leur apparition date du début du XXe siècle. Au cours des années 1980, ils deviennent un fléau national aux États-Unis. Aujourd’hui, les gangs de rue se retrouvent partout en Amérique du Nord et sont solidement ancrés dans la culture urbaine. La récente recrudescence est visible dans les grands centres, mais aussi dans les banlieues et les écoles. Les gestes de violence commis par les gangs gagnent en sévérité, de sorte que le personnel de certaines écoles se sente lui aussi menacé par ces groupes. Au Canada, les données officielles de la Fédération canadienne des municipalités indiquent une augmentation des crimes violents. Les données de Hébert et al. (1997) dénotent que les gangs regroupent des jeunes hommes souvent issus de communautés ethniques. Jankowski (1991) remarque que l’adhésion aux gangs se fait à l’adolescence, mais qu’elle dure passé cet âge dû aux difficultés qu’ont ces jeunes à assumer le rôle d’adulte et à obtenir un emploi.
Le statut socio-économique joue un rôle important dans ce problème : la situation précaire de plusieurs familles, le faible revenu, la vie monoparentale et le manque d’éducation affectent ces jeunes. Le désintérêt des adultes et les relations vides entre parents et enfant entraînent aussi la faiblesse de la communauté, explique Spergel. Dans les quartiers à faible revenu où pullulent les problèmes sociaux, même les « bons parents » ne peuvent stopper l’adhésion de leur enfant à un gang. De plus, la lenteur d’intervention contre les gangs amplifie les difficultés. Les gens ne se plaignent que lorsqu’ils sont victimes immédiates des violences, tandis que les autres restent insouciants. Puis, selon Jankowski, le peu d’organisation sociale cause la perte d’opportunités pour ces jeunes : les décideurs préfèrent mettre l’accent sur le contrôle de la violence plutôt que de s’attaquer à la source du problème.
La suite est que ces jeunes se sentent isolés, frustrés, déprimés. Ils lâchent l’école, pour se tourner vers la drogue. Puis les gangs leur fournissent un sentiment d’appartenance. Le statut « social », la reconnaissance des paires, l’argent et les émotions fortes priment pour ces adolescents, explique Spergel. C’est par la violence que ces jeunes gagnent leur place dans la hiérarchie de groupe. La société en subit alors les répercussions. La police, par exemple, doit s’attarder à réparer les pots cassés. De plus, l’approche répressive entraîne la stigmatisation des jeunes hommes membres de gangs, explique Jackson (1993). Ce qui gonfle le dédain pour la société – dite normale – qu’ont ces jeunes. C’est en effet un cercle vicieux qui naît : on tente de protéger la population des gangs, sans considérer les gens qui en font partie.
Les experts s’entendent pour dire que la compréhension est nécessaire à l’amélioration de la situation. L’étiquetage mène à la marginalisation profonde de ces groupes. Une meilleure connaissance des communautés culturelles leur offrirait une place mieux ajustée. L’argent dépensé à la législation, la surveillance et l’emprisonnement pourrait être remis aux communautés, pour qui il serait plus utile. La collaboration entre citoyens, communautés et policiers pourrait changer l’emphase : passer du combat de la criminalité à la promotion de la communauté et des valeurs communes. Enfin, la naissance d’une économie locale donnerait une place aux jeunes, sans qu’ils recherchent leur légitimité au sein d’un gang.
Phénomène d’envergure, les gangs continuent de recruter les jeunes en difficultés. Ces adolescents ne possèdent pas de place dans la société et doivent alors se regrouper. Les gangs ne peuvent être défaites qu’en offrant de nouveaux horizons à cette jeunesse, dont les dirigeants sont les seuls maîtres. Il faut espérer que le bon sens et la compréhension se sèment chez les gouvernements pour mettre fin à ce fléau.
Bien que le phénomène des gangs ne soit pas nouveau, il semble avoir gagné en popularité et en importance au cours des deux dernières décennies. Leur apparition date du début du XXe siècle. Au cours des années 1980, ils deviennent un fléau national aux États-Unis. Aujourd’hui, les gangs de rue se retrouvent partout en Amérique du Nord et sont solidement ancrés dans la culture urbaine. La récente recrudescence est visible dans les grands centres, mais aussi dans les banlieues et les écoles. Les gestes de violence commis par les gangs gagnent en sévérité, de sorte que le personnel de certaines écoles se sente lui aussi menacé par ces groupes. Au Canada, les données officielles de la Fédération canadienne des municipalités indiquent une augmentation des crimes violents. Les données de Hébert et al. (1997) dénotent que les gangs regroupent des jeunes hommes souvent issus de communautés ethniques. Jankowski (1991) remarque que l’adhésion aux gangs se fait à l’adolescence, mais qu’elle dure passé cet âge dû aux difficultés qu’ont ces jeunes à assumer le rôle d’adulte et à obtenir un emploi.
Le statut socio-économique joue un rôle important dans ce problème : la situation précaire de plusieurs familles, le faible revenu, la vie monoparentale et le manque d’éducation affectent ces jeunes. Le désintérêt des adultes et les relations vides entre parents et enfant entraînent aussi la faiblesse de la communauté, explique Spergel. Dans les quartiers à faible revenu où pullulent les problèmes sociaux, même les « bons parents » ne peuvent stopper l’adhésion de leur enfant à un gang. De plus, la lenteur d’intervention contre les gangs amplifie les difficultés. Les gens ne se plaignent que lorsqu’ils sont victimes immédiates des violences, tandis que les autres restent insouciants. Puis, selon Jankowski, le peu d’organisation sociale cause la perte d’opportunités pour ces jeunes : les décideurs préfèrent mettre l’accent sur le contrôle de la violence plutôt que de s’attaquer à la source du problème.
La suite est que ces jeunes se sentent isolés, frustrés, déprimés. Ils lâchent l’école, pour se tourner vers la drogue. Puis les gangs leur fournissent un sentiment d’appartenance. Le statut « social », la reconnaissance des paires, l’argent et les émotions fortes priment pour ces adolescents, explique Spergel. C’est par la violence que ces jeunes gagnent leur place dans la hiérarchie de groupe. La société en subit alors les répercussions. La police, par exemple, doit s’attarder à réparer les pots cassés. De plus, l’approche répressive entraîne la stigmatisation des jeunes hommes membres de gangs, explique Jackson (1993). Ce qui gonfle le dédain pour la société – dite normale – qu’ont ces jeunes. C’est en effet un cercle vicieux qui naît : on tente de protéger la population des gangs, sans considérer les gens qui en font partie.
Les experts s’entendent pour dire que la compréhension est nécessaire à l’amélioration de la situation. L’étiquetage mène à la marginalisation profonde de ces groupes. Une meilleure connaissance des communautés culturelles leur offrirait une place mieux ajustée. L’argent dépensé à la législation, la surveillance et l’emprisonnement pourrait être remis aux communautés, pour qui il serait plus utile. La collaboration entre citoyens, communautés et policiers pourrait changer l’emphase : passer du combat de la criminalité à la promotion de la communauté et des valeurs communes. Enfin, la naissance d’une économie locale donnerait une place aux jeunes, sans qu’ils recherchent leur légitimité au sein d’un gang.
Phénomène d’envergure, les gangs continuent de recruter les jeunes en difficultés. Ces adolescents ne possèdent pas de place dans la société et doivent alors se regrouper. Les gangs ne peuvent être défaites qu’en offrant de nouveaux horizons à cette jeunesse, dont les dirigeants sont les seuls maîtres. Il faut espérer que le bon sens et la compréhension se sèment chez les gouvernements pour mettre fin à ce fléau.
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