Ralentissement des ventes d’alcool au pays

Statistiques Canada a dévoilé que les ventes d’alcool au pays ont augmenté à leur rythme le plus lent depuis huit ans. Pourtant, les produits importés et les vins gagnent en popularité.

Statistiques Canada souligne que le rythme de croissance des ventes d’alcool en 2005 a été le plus lent depuis 1997. Ces données sont tirées de l’exercice financier s’étant terminé le 31 mars 2005.

L’Ontario a vu une partie de ses ventes croître à la suite de la grève à la Société des alcools du Québec (SAQ). Le conflit de travail ayant duré de novembre 2004 à février 2005, a également eu pour effet de faire chuter le taux de vente de 4 % au Québec.

« Nous (la LCBO) avons enregistré 25 millions $ en ventes additionnelles en raison de la grève de la société des alcools québécoise », a précisé Chris Layton, coordonnateur des relations médiatiques de la LCBO lors d’un entretien.

De plus, la valeur des ventes de vin ont dépassé celle des spiritueux pour la première fois de leur histoire. Cela souligne une nouvelle tendance dans les habitudes de consommation des Canadiens.

En tout, le secteur viticole a généré 4,2 milliards $ de ventes en 2004-2005. Statistiques Canada dénote une hausse prononcée des achats de vin en Saskatchewan, en Colombie-Britannique et en Ontario.

« Il y a une nouvelle maturité dans notre société et les gens se tournent maintenant vers le vin, explique Ray Pranckevicius, consultant en vins à la LCBO lors d’un entretien téléphonique. C’est la boisson au goût le plus complexe. Il y a plus de vin sur le marché que toute autre boisson ce qui accroît l’intérêt du public. »

Depuis dix ans, les ventes de vin ont augmenté d’une moyenne annuelle de 8%. En comparaison, les ventes de bière ont grimpé d’un taux annuel de 4% et les spiritueux de 3%.

De plus, le vin rouge occupe une grande place sur les tables canadiennes. Le vin rouge compte pour plus de la moitié des ventes au pays tandis que le vin blanc en représente seulement le tiers.

« Le vin rouge se vend mieux qu’il y a huit ans, grâce à l’élément santé », précise Debby Pratt relationniste du viticulteur ontarien Inniskillin lors d’une entrevue téléphonique.

« Cela est né du « paradoxe français ». Le monde était intrigué par le fait que les Français peuvent manger de la nourriture très riche mais tout en souffrant de moins de crises cardiaques. Ceci a créé un nouvel engouement pour le vin rouge », ajoute-t-elle.

Et les produits canadiens ?

La valeur des exportations canadiennes est tombée de 5%, soit une quatrième chute d’affiliée. En comparaison, la valeur des produits importés a grimpé de 0,8%.

Les importations occupent aujourd’hui près de 34% du marché canadien par rapport à 22% il y a une décennie. De plus, les bières importées prennent quatre fois plus de place qu’en 1995. Les produits canadiens ont quand même arraché 64% des ventes en 2005.

« Un accroissement de l’intérêt envers les produits haut de gamme a contribué à l’augmentation des ventes de bières importées mais cela a également eu pour effet de renforcer les ventes de bières artisanales ontariennes », explique Chris Layton de la LCBO.

Certains producteurs de vin voient la situation d’un bon œil quant à la qualité des produits canadiens. « Nous avons confiance que notre vin se classe aussi bien que d’autres vins lors des dégustations aveugles », dénote Debby Pratt d’Inniskillin.

« Par contre, il semble y avoir encore un certain préjugé lorsque les gens savent qu’ils boivent un vin canadien et le comparent aux vins européens », précise Mme Pratt.

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