Pour mettre un frein aux courses de rue

Le gouvernement ontarien planifie modifier le Code de la route en proposant d’ici quelques semaines un projet de loi pour décourager la course de rue. Les personnes suspectées de participer à ces courses illégales se verraient confisquer leur véhicule et leur permis.

La ministre des Transports de l’Ontario, Donna Cansfield doit présenter son projet de loi au courant de la session du printemps.

« C’est une question sérieuse et la sévérité des conséquences rend ce dossier important », explique le porte-parole de la ministre Jamie Rillett, lors d’une entrevue téléphonique.

En mai 2006, le député conservateur Frank Klees avait présenté un projet de loi privé donnant un cadre concret aux policiers pour intervenir lors des courses de rue.

Le projet de loi 122, qui n’a pas encore été adopté et qui pourrait être partiellement repris par la ministre des Transports, permettrait aux policiers de confisquer le permis de conduire et le véhicule des personnes suspectées de prendre part à ce genre d’activité.

La suspension et la mise en fourrière des véhicules pendant 48 heures seraient deux mesures préventives visant à protéger la sécurité du conducteur et surtout du public.

Le projet suggère aussi l’interdiction de tout mécanisme d’alimentation à l’oxyde nitreux, servant habituellement à augmenter la vitesse des véhicules.

Le gouvernement fédéral a ajouté une nouvelle loi au Code criminel en décembre dernier faisant de la course de rue une offense passible d’une peine maximale de 14 ans de prison en cas de lésions corporelles ou de prison à perpétuité en cas de mort.

Mais, selon le député Klees, la loi fédérale ne répond pas aux besoins immédiats des citoyens qui doivent vivre avec les courses de rue.

« Notre projet de loi ferait ce que la loi fédérale ne fait pas », a indiqué Alex Roman, adjoint exécutif du député Klees, lors d’une entrevue téléphonique. « Nous devons protéger notre communauté sur le terrain, en donnant plus de pouvoir aux officiers parce qu’ils savent ce que les jugent ne savent pas », a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la ministre Cansfield n’a pu confirmer si le projet de loi ministériel s’inspirerait de la proposition du député Klees.

« Évidemment, les idées de tous ont été prises en considération », a-t-il indiqué. « Nous travaillons à ce projet depuis que la ministre est en fonction et nous observons les mesures nécessaires pour stopper ce problème. »

Le projet du gouvernement ontarien reposerait sur deux éléments : l’éducation publique et la mise en application.

« L’éducation peut faire une grande différence, si les gens comprennent la sévérité du problème… On ne fait pas que se mettre en danger soi-même », soutient Jamie Rillett.

« Il faut également s’assurer que le tout puisse être mis en application, pour que ce ne soit pas une autre pièce de législation qui ne fera qu’accumuler la poussière », a-t-il ajouté.

Le député Klees prévoit présenter un autre projet de loi pour faire du 4 novembre la journée Matthew Power, en commémoration des victimes de la course de rue.

Matthew Power est le fils d’Adrienne Seggie, cette femme qui a entrepris cette semaine une marche de 470 kilomètres vers Ottawa pour dénoncer la course automobile après que Matthew ait été tué par un conducteur en novembre dernier.

Le porte-parole de la ministre Cansfield indique que le gouvernement serait prêt à appuyer cette proposition.

« Nous soutenons tout ce qui met l’accent sur la sévérité du problème. Comme société, nous perdons tous quand de telles choses se produisent », a indiqué M. Rillett.

-Nathalie Caron

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