Élections municipales à Ottawa : Nouveau chef, vieille équipe
À la surprise de plusieurs, Larry O’Brien a été élu comme nouveau maire de la Ville d’Ottawa par une forte majorité aux élections du 13 novembre dernier. Cet entrepreneur millionnaire et novice en politique a su rallier presque la moitié des électeurs en promettant une nouvelle ère pour la capitale nationale.
« Les citoyens d’Ottawa ont voté pour le changement, ils l’ont fait poliment », a déclaré M. O’Brien en entamant son discours de victoire.
L’ancien PDG de la firme Calian a misé sur des promesses électorales incluant le gel des impôts ainsi que l’amélioration de la sécurité et de la propreté à Ottawa. M. O’Brien a également proposé aux citoyens de mener la Ville comme une entreprise.
N’ayant aucune expérience politique, Larry O’Brien planifie être attentif aux travaux des gestionnaires de la Ville. Selon le nouveau maire, ces professionnels sont payés pour connaître les dossiers et il prévoit faire plein usage de leurs connaissances. Fini la microgestion.
Pendant la campagne, le dossier du train léger a donné lieu à quelques affronts entre les trois principaux candidats. Sur cette question, Larry O’Brien était le seul à envisager de conserver la voie Bayview-Greenboro du train léger, inaugurée en 2001.
« Nous ne l’avons pas endossé, mais nous apprécions certainement son appui pour la conservation du train léger déjà aménagé », affirme David Gladstone, fondateur du groupe Les amis du O-Train.
Le manque de connaissances sur les enjeux touchant les francophones d’Ottawa a soulevé la contestation au cours de la campagne de M. O’Brien.
« La seule chose que je regrette c’est de ne pas avoir appris à communiquer dans les deux langues officielles du pays », avait-il déclaré lors du débat municipal au Brunch des élus 2006, organisé par l’ACFO-Ottawa.
M. O’Brien soutient pourtant vouloir répondre aux inquiétudes des francophones comme à celles des autres groupes communautaires d’Ottawa. Le nouveau maire s’est d’ailleurs engagé à apprendre le français dans le cadre de ses fonctions.
« Cela est un signe d’ouverture », croit pour sa part Mauril Bélanger, député fédéral d’Ottawa-Vanier qui favorisait Alex Munter dans la course. « Il est important qu’il comprenne la communauté, qu’il soit conscient de respecter la dualité linguistique. (…) Mais je n’ai pas de raison de douter de sa bonne volonté », affirme-t-il.
Comme candidat, M. O’Brien a foulé les trottoirs de la ville afin de rallier les électeurs dans son camp. En cours de route, il a rencontré riches et démunis.
Il affirme d’ailleurs vouloir aider Ottawa, pas seulement faire des compressions. « Tout n’est pas toujours question d’argent, il faut améliorer l’efficacité de la Ville », a insisté M. O’Brien.
Le nouveau maire n’a pas encore acquis l’appui des étudiants d’Ottawa. Selon André Brazeau, président de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), la majorité des universitaires favorisait Alex Munter.
« La communauté universitaire était plutôt sur le côté d’Alex Munter, parce qu’il était professeur à l’Université et un candidat plus jeune que les autres », indique M. Brazeau.
Selon le président de la FÉUO, les étudiants sont tout de même prêts à donner une chance au nouveau maire, en espérant qu’il fasse preuve de bonne foi.
Bien qu’il soit jeune au pouvoir et en politique, le maire O’Brien sera entouré d’une majorité de conseillers municipaux réélus et expérimentés.
« C’est vraiment un comité de 24 personnes, avec 23 conseillers. Pour faire du progrès et des changements, il va falloir travailler ensemble », rappelle André Brazeau.
-Nathalie Caron
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