Train léger à Ottawa : Après le frein d’urgence, la marche arrière?
La campagne électorale municipale a ravivé la discorde sur le plus grand enjeu touchant présentement la Ville d’Ottawa, soit le projet du train léger. Le plan évalué à près d’un milliard $ qui vise à propulser Ottawa dans l’ère écolo et à réduire la quantité d’automobiles au centre-ville était déjà bien avancé. Pourtant, les critiques des candidats à la mairie et le doute du gouvernement fédéral ont heureusement mis un frein à sa course.
Le maire défait, Bob Chiarelli, a fortement dissuadé les citoyens d’apporter tout changement à son projet. Le contrat avec Siemens-PCL/Dufferin déjà signé, le dossier clos… pas question de retourner en arrière. Pourtant, la voie nord-sud ne répond pas aux demandes de la majorité des citoyens qui favorisent une route allant de l’est vers l’ouest.
Un processus de soumission controversé, des consultations publiques plutôt discrètes et une adoption précipitée : voilà de quoi est né le projet du train léger. Bref, un projet manipulateur du maire Chiarelli, cousu de fil blanc.
Les citoyens se sont plaints dès le début du manque de dialogue et du peu d’importance accordée à leur opinion. Pensons entre autres aux résidents du chemin Bowesville pour qui l’aménagement d’une cours de service à proximité d’une forêt a inquiété pour l’environnement.
Le maire oubliait-il que ce projet changerait à jamais le visage de la Ville d’Ottawa? Malgré un manque d’appui, le maire a continué de foncer à plein régime, en forçant la main des Ottaviens.
Larry O’Brien et Alex Munter, alors candidats à la mairie, ont tous deux dénoncé une partie du projet qui, à leurs yeux, équivalait au gaspillage des fonds publics. M. Munter a d’ailleurs demandé au maire sortant de publiciser le contrat, mais sans succès. Autre cachotterie de Bob Chiarelli.
Mais enfin, coup de théâtre! À quelques semaines des élections, le président du Conseil du Trésor John Baird intervient. Soit par souci de transparence à la conservateur, soit pour se donner bonne conscience, le ministre et député d’Ottawa-Ouest – Nepean annonce que le financement du fédéral, revenant à 200 millions $, ne sera accordé qu’après les élections. Et ce, seulement si le nouveau conseil municipal approuve le projet tel que présenté.
M. Chiarelli a alors haussé le ton, pris de panique. Ce retard du fédéral coûtera des millions à la ville. La date limite pour le financement est le 15 octobre 2006, soutient-il. Pourtant, une clause du contrat permet au paiement final d’être repoussé jusqu’au 15 décembre 2006, en cas de retard du financement par le fédéral. Mais cela, M. Chiarelli n’en savait rien, affirme-t-il encore aujourd’hui.
Les menaces reprennent alors de plus belle. Si le nouveau conseil refuse d’aller de l’avant, s’il change substantiellement le tracé du train, c’est la poursuite qui guette Ottawa. Selon M. Chiarelli, ces modifications pousseraient Siemens-PCL/Dufferin à traîner la Ville en cour pour rupture de contrat.
Face à cette intimidation, que doit penser le simple citoyen? Doit-il bêtement accepter le fait accompli? Doit-il se laisser manipuler par la volonté de l’ancien maire de passer à l’histoire? Ou doit-il faire les frais d’une entreprise privée qui veut toujours sa part du gâteau?
La Ville d’Ottawa mérite mieux qu’un projet disloqué. La ville a besoin d’un plan réaliste et qui rendra véritablement service à ses citoyens. Il est clair que ce plan n’est pas celui qui gît sur la table.
Reste à voir si le nouveau conseil municipal sera plus sage qu’il y a quelques mois. La majorité d’entre eux ayant regagné leur siège, ils auront peut-être compris qu’avec tant d’opposition, le projet tel que présenté ne peut que dérailler.
-Nathalie Caron
Le maire défait, Bob Chiarelli, a fortement dissuadé les citoyens d’apporter tout changement à son projet. Le contrat avec Siemens-PCL/Dufferin déjà signé, le dossier clos… pas question de retourner en arrière. Pourtant, la voie nord-sud ne répond pas aux demandes de la majorité des citoyens qui favorisent une route allant de l’est vers l’ouest.
Un processus de soumission controversé, des consultations publiques plutôt discrètes et une adoption précipitée : voilà de quoi est né le projet du train léger. Bref, un projet manipulateur du maire Chiarelli, cousu de fil blanc.
Les citoyens se sont plaints dès le début du manque de dialogue et du peu d’importance accordée à leur opinion. Pensons entre autres aux résidents du chemin Bowesville pour qui l’aménagement d’une cours de service à proximité d’une forêt a inquiété pour l’environnement.
Le maire oubliait-il que ce projet changerait à jamais le visage de la Ville d’Ottawa? Malgré un manque d’appui, le maire a continué de foncer à plein régime, en forçant la main des Ottaviens.
Larry O’Brien et Alex Munter, alors candidats à la mairie, ont tous deux dénoncé une partie du projet qui, à leurs yeux, équivalait au gaspillage des fonds publics. M. Munter a d’ailleurs demandé au maire sortant de publiciser le contrat, mais sans succès. Autre cachotterie de Bob Chiarelli.
Mais enfin, coup de théâtre! À quelques semaines des élections, le président du Conseil du Trésor John Baird intervient. Soit par souci de transparence à la conservateur, soit pour se donner bonne conscience, le ministre et député d’Ottawa-Ouest – Nepean annonce que le financement du fédéral, revenant à 200 millions $, ne sera accordé qu’après les élections. Et ce, seulement si le nouveau conseil municipal approuve le projet tel que présenté.
M. Chiarelli a alors haussé le ton, pris de panique. Ce retard du fédéral coûtera des millions à la ville. La date limite pour le financement est le 15 octobre 2006, soutient-il. Pourtant, une clause du contrat permet au paiement final d’être repoussé jusqu’au 15 décembre 2006, en cas de retard du financement par le fédéral. Mais cela, M. Chiarelli n’en savait rien, affirme-t-il encore aujourd’hui.
Les menaces reprennent alors de plus belle. Si le nouveau conseil refuse d’aller de l’avant, s’il change substantiellement le tracé du train, c’est la poursuite qui guette Ottawa. Selon M. Chiarelli, ces modifications pousseraient Siemens-PCL/Dufferin à traîner la Ville en cour pour rupture de contrat.
Face à cette intimidation, que doit penser le simple citoyen? Doit-il bêtement accepter le fait accompli? Doit-il se laisser manipuler par la volonté de l’ancien maire de passer à l’histoire? Ou doit-il faire les frais d’une entreprise privée qui veut toujours sa part du gâteau?
La Ville d’Ottawa mérite mieux qu’un projet disloqué. La ville a besoin d’un plan réaliste et qui rendra véritablement service à ses citoyens. Il est clair que ce plan n’est pas celui qui gît sur la table.
Reste à voir si le nouveau conseil municipal sera plus sage qu’il y a quelques mois. La majorité d’entre eux ayant regagné leur siège, ils auront peut-être compris qu’avec tant d’opposition, le projet tel que présenté ne peut que dérailler.
-Nathalie Caron
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