Les enfants soldats du Soudan dans la mire de l’ONU
Le conflit interethnique qui fait rage au Soudan voit l’enlèvement de nombreux enfants qui deviennent combattants dans divers groupes armés. Le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, incite les gouvernements du pays à mettre fin à cette pratique qui contrevient aux droits des enfants.
Le rapport d’une vingtaine de pages, publié hier, rend compte de multiples observations faites sur les enfants soldats au Soudan entre les mois de mai et juillet 2006 et des recommandations pour mettre fin à cette pratique.
Le Secrétaire général de l’ONU indique à plusieurs reprises que le recrutement d’enfants demeure la responsabilité des autorités commandantes des groupes armés.
« Le gouvernement d’unité nationale et le gouvernement du Sud-Soudan sont responsables directement de la commission de telles violations par des personnes relevant de leurs structures de commandement », a déclaré M. Annan, par voie de communiqué.
Il recommande d’ailleurs que le gouvernement soudanais mette carrément fin à cette pratique. Chose qui nécessite un cadre légal que le Secrétaire général urge le gouvernement de créer.
« Je l’exhorte vivement à honorer l’engagement qu’il a pris d’enquêter sur les individus soupçonnés d’avoir commis des violations graves contre des enfants, et de les traduire en justice », a insisté M. Annan dans son rapport.
Malgré l’Accord de paix global du 9 janvier 2006, qui devait voir l’intégration des divers groupes armés aux Forces armées soudanaises, l’instabilité demeure au Soudan.
La faction des Janjaouid, force armée surtout active au Darfour, est considérée comme le principal problème de sécurité dans cette région. Le rapport demande d’ailleurs que ce groupe soit neutralisé, puisqu’à ce jour aucune mesure n’a été prise pour stopper les Janjaouid.
Le gouvernement s’était pourtant engagé à freiner le groupe. « Il devra s’appliquer à honorer cet engagement s’il veut se dissocier de toute responsabilité en ce qui concerne les attaques lancées par les Janjaouid », a souligné Kofi Annan, dans son rapport.
Des témoins ont observé la milice recruter des jeunes âgés de moins de 18 ans dans sa police montée à chameau. Cette habitude, explique M. Annan, est profondément ancrée dans la culture militaire du Sud-Soudan.
D’autres observations dont fait part le rapport sont accablantes. L’Armée populaire de libération du Soudan est accusée d’avoir dans ses rangs une cinquantaine de soldats âgés de 14 à 16 ans. Dont un garçon de 14 ans qui travaillait comme garde du corps d’un chef de police de cette armée.
Pour sa part, l’Armée de libération du Soudan aurait obligé des élèves du secondaire à faire leur service militaire auprès de cette armée pour pouvoir se présenter aux examens de fin d’étude. Selon des témoins, deux d’entre eux seraient morts au cours d’exercices d’entraînement militaire.
Le Secrétaire général somme les autorités soudanaises à accroître l’accès de l’ONU sur son territoire pour mieux veiller aux droits des enfants. Leur recensement est aussi exigé dans le but de faciliter leur réintégration à la vie normale et de retrouver leur famille au moment de quitter l’armée.
Mais la mobilisation de soldats enfants n’est qu’une partie du problème. Les enlèvements affectent aussi les femmes et les filles du Soudan, prises par diverses milices.
« L’enlèvement constitue la principale stratégie de recrutement de soldats et de partenaires sexuels », indique M. Annan.
Les filles qui doivent souvent voyager pour chercher de l’eau ou ramasser du bois pour le feu deviennent vulnérables. Celles-ci sont kidnappées pour des mariages ou des actes sexuels forcés.
M. Kofi Annan demande dans son rapport qu’une aide accrue soit offerte aux femmes et que les responsables de violences sexuelles soient trainés en justice.
-Nathalie Caron
Principales recommandations du Rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé au Soudan :
* Gouvernements soudanais doivent mettre fin au recrutement d’enfants soldats
* Besoin d’ériger des lois contre le recrutement d’enfants et traduire les responsables en justice
* Accès accru aux nombreuses régions du Soudan pour mieux limiter les violations des droits de l’enfant
* Nécessité de neutraliser la faction Janjaouid, principale responsable de l’enlèvement d’enfants au Darfour
* Besoin du recensement des enfants dans les forces gouvernementales pour leur offrir une aide à la réintégration avant de les démobiliser
* Importance de venir en aide aux filles vulnérables dans le conflit et de poursuivre les responsables de violences sexuelles
Le rapport d’une vingtaine de pages, publié hier, rend compte de multiples observations faites sur les enfants soldats au Soudan entre les mois de mai et juillet 2006 et des recommandations pour mettre fin à cette pratique.
Le Secrétaire général de l’ONU indique à plusieurs reprises que le recrutement d’enfants demeure la responsabilité des autorités commandantes des groupes armés.
« Le gouvernement d’unité nationale et le gouvernement du Sud-Soudan sont responsables directement de la commission de telles violations par des personnes relevant de leurs structures de commandement », a déclaré M. Annan, par voie de communiqué.
Il recommande d’ailleurs que le gouvernement soudanais mette carrément fin à cette pratique. Chose qui nécessite un cadre légal que le Secrétaire général urge le gouvernement de créer.
« Je l’exhorte vivement à honorer l’engagement qu’il a pris d’enquêter sur les individus soupçonnés d’avoir commis des violations graves contre des enfants, et de les traduire en justice », a insisté M. Annan dans son rapport.
Malgré l’Accord de paix global du 9 janvier 2006, qui devait voir l’intégration des divers groupes armés aux Forces armées soudanaises, l’instabilité demeure au Soudan.
La faction des Janjaouid, force armée surtout active au Darfour, est considérée comme le principal problème de sécurité dans cette région. Le rapport demande d’ailleurs que ce groupe soit neutralisé, puisqu’à ce jour aucune mesure n’a été prise pour stopper les Janjaouid.
Le gouvernement s’était pourtant engagé à freiner le groupe. « Il devra s’appliquer à honorer cet engagement s’il veut se dissocier de toute responsabilité en ce qui concerne les attaques lancées par les Janjaouid », a souligné Kofi Annan, dans son rapport.
Des témoins ont observé la milice recruter des jeunes âgés de moins de 18 ans dans sa police montée à chameau. Cette habitude, explique M. Annan, est profondément ancrée dans la culture militaire du Sud-Soudan.
D’autres observations dont fait part le rapport sont accablantes. L’Armée populaire de libération du Soudan est accusée d’avoir dans ses rangs une cinquantaine de soldats âgés de 14 à 16 ans. Dont un garçon de 14 ans qui travaillait comme garde du corps d’un chef de police de cette armée.
Pour sa part, l’Armée de libération du Soudan aurait obligé des élèves du secondaire à faire leur service militaire auprès de cette armée pour pouvoir se présenter aux examens de fin d’étude. Selon des témoins, deux d’entre eux seraient morts au cours d’exercices d’entraînement militaire.
Le Secrétaire général somme les autorités soudanaises à accroître l’accès de l’ONU sur son territoire pour mieux veiller aux droits des enfants. Leur recensement est aussi exigé dans le but de faciliter leur réintégration à la vie normale et de retrouver leur famille au moment de quitter l’armée.
Mais la mobilisation de soldats enfants n’est qu’une partie du problème. Les enlèvements affectent aussi les femmes et les filles du Soudan, prises par diverses milices.
« L’enlèvement constitue la principale stratégie de recrutement de soldats et de partenaires sexuels », indique M. Annan.
Les filles qui doivent souvent voyager pour chercher de l’eau ou ramasser du bois pour le feu deviennent vulnérables. Celles-ci sont kidnappées pour des mariages ou des actes sexuels forcés.
M. Kofi Annan demande dans son rapport qu’une aide accrue soit offerte aux femmes et que les responsables de violences sexuelles soient trainés en justice.
-Nathalie Caron
Principales recommandations du Rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé au Soudan :
* Gouvernements soudanais doivent mettre fin au recrutement d’enfants soldats
* Besoin d’ériger des lois contre le recrutement d’enfants et traduire les responsables en justice
* Accès accru aux nombreuses régions du Soudan pour mieux limiter les violations des droits de l’enfant
* Nécessité de neutraliser la faction Janjaouid, principale responsable de l’enlèvement d’enfants au Darfour
* Besoin du recensement des enfants dans les forces gouvernementales pour leur offrir une aide à la réintégration avant de les démobiliser
* Importance de venir en aide aux filles vulnérables dans le conflit et de poursuivre les responsables de violences sexuelles
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