Un combat à rendre sourd
Dans cette salle de comité du Parlement, le pouls est tendu. On y entend le murmure ininterrompu des traducteurs s’échappant des écouteurs. La ventilation bruyante comble la pièce pendant que les haut-parleurs amplifient les paroles des membres du comité. Chaque pas résonne sur la tuile; chaque mouvement fait crisser les fauteuils de cuir. Les tasses à café tintent discrètement contre leurs soucoupes. On distingue même le griffonnement des stylos s’agitant sur le papier. Alors que Scott Simser, avocat spécialiste en finance et en question de droits de l’homme, doit s’adresser au comité parlementaire du Patrimoine portant sur le Programme de contestation judiciaire, rien de cela n’existe pour lui. Scott Simser est sourd. « Je suis sourd depuis la naissance, j’ai toujours été profondément sourd », explique M. Simser par voie de courriel, son principal moyen de communication avec ses clients. Capable de lire sur les lèvres mais parlant avec peine, c’est de fil en aiguille que l’avocat est